FALLEN ANGELS
aka LES ANGES DECHUS (1995)

Réalisé par Wong Kar-wai, avec Takeshi Kaneshiro, Leon Lai, Michelle Reis , Charlie Young, Karen Mok

Wong Kar Wai est un cinéaste en pleine possession de ses moyens... et des techniques de l'image . Dés les premiers plans du film, on est soufflé par les mouvements de caméra incessants, les prises de vues étranges et l'utilisation parfaite des ralentis et accélérés, qui servent toujours avant tout la présentation d'une galerie de personnages hors du commun.
Dans le Hong Kong nocturne, quelques paumés pas comme les autres se croisent, se rencontrent, s'aiment et se désirent parfois : un tueur à gages qui aimerait bien décrocher et sa partenaire qui l'aime en silence, un jeune homme muet qui fait un drôle de commerce, une fille à la recherche de l'amour vrai... Tous ces personnages sont magnifiquement interprétés et mis en scène, dans un kaléidoscope de sentiments. En effet, Wong Kar Wai maîtrise aussi bien les scènes d'actions, d'une violence inouïe, que les nombreux passages (très) intimistes. La partenaire du tueur est particulièrement impressionante, et le désespoir omniprésent tout au long du film se ressent plus que jamais dans ses moments de plaisir solitaire qui restent sans échos.
Même s'il est inférieur à CHUNGKING EXPRESS, dont il aurait au départ dû constituer le troisième segment, LES ANGES DECHUS, très sombre, beau et désespéré, reste un film excellent à découvrir impérativement.


 


FAREWELL MY CONCUBINE
aka ADIEU MA CONCUBINE (1993)

Réalisé par Chen Kaige, avec Leslie Cheung


 


THE FINAL OPTION (1994)

Réalisé par Gordon Chan, avec Michael Wong, Carman Lee, Peter Yung

Gordon Chan, réalisateur de l'excellent FIST OF LEGEND avec Jet Lee, est un cinéaste à part dans le paysage cinématographique hong-kongais, et FINAL OPTION en est une brillante démonstration.
Waï est un policier qui décide de tenter de rejoindre le SDU (les forces d'intervention spéciales de la police HK), après que son partenaire se soit fait descendre, afin de pouvoir combattre les criminels avec un armement qui lui laisserait une bonne chance de faire son boulot correctement. Après un entraînement draconien au service du gweilo Stone, Waï intègre le SDU, et découvre les difficultés qu'impliquent son choix de mode de vie...
Avec FINAL OPTION, Gordon Chan réussissait, en 1994, à véritablement changer la face du cinéma d'action de la colonie, en délaissant quelque peu l'action et un trop plein d'effets pyrotechniques au profit de personnages développés et de relations humaines approfondies. Le résultat est un film d'action au visage humain, un film plaisant sans aucune star - qui a réussi a engendrer non seulement une suite (étrangement intitulée FIRST OPTION), mais ausi une floppée de films d'action réalistes, à la LIFELINE.


 

FIRST OPTION (1996)

Réalisé par Gordon Chan, avec Michael Wong

C'est logique, et d'ailleurs vous l'aurez sans doute compris, FIRST OPTION vient après FINAL OPTION. En fait, il faut dire que malgré que l'on retrouve Michael Wong dans le rôle d'un gweilo du SDU devant la caméra de Gordon Chan dans un film avec option dans le titre, FIRST OPTION n'est pas la suite de FINAL OPTION. Cette fois, Michael Wong n'est plus entraîneur mais membre actif du groupe ultra-balèze. Un membre qui risque d'ailleurs de sauter, car un peu trop hasardeux dans la gestion de son équipe. Seulement, quand on ne peut plus faire confiance à personne et qu'on a des terroristes américains qui font de votre territoire leur terrain d'entraînement, on peut faire confiance à Wong pour aller au fond des choses...
Ce FIRST OPTION possède bon nombre des qualités de son prédecésseur (côté humain des persos, petite histoire d'amour...), mais il est tout de même nettement moins bon. C'est une bonne série B, ni plus ni moins, et si certains trouvent que la gueguerre dans la jungle fait penser à Mac Tiernan, j'avoue qu'elle me rappelle plutôt notre bon vieux Joseph Zito...


 


FIRST STRIKE
aka POLICE STORY 4 / CONTRE-ATTAQUE (1996)

Réalisé par Stanley Tong, avec Jackie Chan, Lau Hok-yin, Annie Wu, Bill Tung

Malheureusement, je n'ai vu que la version américaine de ce film qui s'éloigne quelque peu des trois précédents opus de la série des POLICE STORY . Toutefois, pas grand chose à dire, un film de Jackie Chan est toujours un bon moment. Pas d'histoire du tout, un remontage assez mauvais, une bande-son complètement américanisée qui ne colle pas du tout au ton du film, et une série d'acteurs asiatiques, russes ou allemands qui s'évertuent à tenter de parler anglais!! Mais les cascades sont toujours hallucinantes, et le spectacle est toujours au rendez-vous lors des fantastiques scènes de combat : une scène sous-marine, et surtout un combat impressionant avec une échelle... de quoi clouer le bec à tous les prétendus "acteurs martiaux" occidentaux, une fois de plus. Un film divertissant, certes, mais, dans son ensemble, pas plus marquant que ça.


 


FIST OF LEGEND (1994)

Réalisé par Gordon Chan, avec Jet Lee, Chin Siu-ho, Ada Choi, Nakayama Shinobu, Yasuaki Kurata

Attention chef-d'oeuvre! Ce remake du film FIST OF FURY avec Bruce Lee est l'un des meilleurs morceaux de la filmographie de Jet Lee. Il y incarne un artiste martial chinois qui étudie au Japon pendant l'occupation de son pays par les Japonais. Après la mort mystérieuse de son maître, il rentre chez lui, abandonnant sa petite amie, pour apprendre que celui-ci a en réalité été assassiné...
Cette trame simple est ensuite prétexte à des combats au sol (comprendre sans cables) tous plus beaux et plus impressionants les uns que les autres, jusqu'au superbe duel final, lui-même précédé d'un combat qui n'est pas sans rappeler certains des plus grands films de sabre japonais (les sabres en moins). Simple, et vraiment magnifique.


 


FONG SAI YUK
aka THE LEGEND OF FONG SAI YUK (1993)

Réalisé par Corey Yuen, avec Jet Lee, Josephine Siao, Chu Kong, Michelle Rais, Chiu Man Chuk

Jet Lee incarne une autre figure patriotique chinoise dans ce film , à savoir Fong Sai-yuk. Fong Sai-yuk fait exprès de perdre un combat de kung-fu (sur un echaffaudage, superbe), pensant que le prix est l'horrible fille d'un homme fortuné. Sa mère (l'excellente Josephine Siao), furieuse que son fils ait perdu, se déguise en garçon pour remporter le combat à sa place, en se faisant passer pour son frêre. Au passage, elle deviendra la convoitise de la femme de l'homme riche, qui tombe amoureuse d'elle... Le ton du film change quand le père de Fong Sai Yuk est arrété, et utilisé comme moyen de pression pour obtenir la liste des membres des rebelles de l'ordre du Lotus Rouge, et que son fils doit se battre pour le sauver...
Cette comédie d'action a tous les ingrédients nécessaires pour faire un bon film : des comédiens excellents, des blagues stupides, et, surtout, de superbes combats. D'ailleurs, on remarque la première apparition de Chiu Man-chuk (futur Wong Fei-hung à la place de Jet Lee dans ONCE UPON A TIME IN CHINA 4 et 5) face à Jet Lee. Très sympa.


 

FONG SAI YUK 2 (1993)

Réalisé par Corey Yuen, avec Jet Lee, Josephine Siao, Michelle Reis, Corey Yuen, Adam Cheng

Cette séquelle, qui ne se fit pas attendre très longtemps (!), est d'aussi bonne qualité que l'original. On y retrouve Fong Sai Yuk, cette fois membre de la société du Lotus Rouge, opposé à la Dynastie Qing. Les ennuis s'aggravent quand sa mère vient lui rendre visite...
En beaucoup de points semblable au premier opus, FONG SAI YUK 2 le dépasse dans sa superbe séquence finale en deux temps : un premier combat les yeux bandés entres deux colonnes d'adversaires, et un combat pendant lequel Jet Lee doit sauver sa mère qui, debout sur un empilement de chaises pour le moins instable, a la corde au cou...


 

FORBIDDEN CITY COP (1996)

Réalisé par Stephen Chiau et Vincent Kok, avec Stephen Chiau, Carina Lau, Carman Lee

Stephen Chiau est une espèce de Jim Carrey de Hong Kong, et chacun de ses films est une espèce d'OVNI. Ici, il incarne un agent secret de la Cité Interdite, une espèce de James Bond crétinoïde au service de l'empereur, incapable de se battre et paresseux. Renvoyé pour cette dernière raison, il se rattrape en sauvant (par accident) l'empereur d'un complot visant à l'éliminer. Il est ensuite charger de dénicher une prostituée pour son maître, mais il tombe amoureux d'elle, au grand désespoir de sa femme...
Dissection d'alien, pistolet improvisé dans la bouche, homme-hélicoptère,... toutes les conneries possibles et non-imaginables y passent dans cette comédie délirante qu'on ne peut qu'apprécier, tant sa stupidité est communicative. Et oui, parfois, ça fait du bien d'être con.


 


FULL ALERT (1996)

Réalisé par Ringo Lam, avec Lau Ching-Wan, Francis Ng, Lee Wai-Man, Chin Ka-Lok

Après un bon passage à vide, et un une petite aventure avec notre JCVD national, Ringo Lam est enfin revenu au genre qui lui réussit le mieux : le polar pur et dur. FULL ALERT n'est cependant pas un film spectaculaire à la manière de FULL CONTACT ou CITY ON FIRE. C'est un jeu du chat et de la souris entre un flic et un voleur, une verson de HEAT uniquement psychologique. FULL ALERT est un film qui joue sur le contraste entre la tension ressentie par le flic (Lau Ching-Wan, impeccable comme d'habitude) et la tranquilité résignée du voleur motivé - ou plutôt poussé - par la vengeance contre un système qui lui a tout pris. Peu de dialogues, une bande son transparente, des séquences d'action qui se comptent sur les doigts de la main : Ringo Lam a su purger de son film tous les éléments qui auraient pu atténuer la puissance de ses personages. Un très grand polar, différent toutefois du polar hong-kongais classique, et beaucoup plus proche du polar européen. Un film mature et efficace, désabusé et pessimiste : dans l'air du temps à Hong Kong, somme toute.


 


FULL CONTACT (1992)

Réalisé par Ringo Lam, avec Chow Yun-fat, Simon Yam, Anthony Wong, Bonnie Fu

Fut un temps, Ringo Lam n'était pas un enfant de coeur. Son cinéma était violent, sombre et nihiliste. FULL CONTACT est le morceau majeur de cette époque aujourd'hui révolue.
Chow Yun-fat arbore avec talent la coupe facho de Jeff, une petite frappe qui se retrouve dans de beaux draps après avoir humilié un "loan shark" local. Désireux d'aider l'ami - Sam - qui doit de l'argent à ce personnage (d'autant plus que l'emprunt a été fait, à son insu, pour payer l'enterrement de sa mère), il accepte d'aider Simon Yam (ancien héro de UNE BALLE DANS LA TETE devenu caïd homosexuel, et accessoirement cousin de Sam) pour le braquage d'un convoi d'armes. Mais Simon Yam - le fourbe - travaille en réalité pour le prêteur, qui demande la mort de l'équipe de Jeff! Ce sera Sam lui-même qui procédera à l'éxécution de Jeff - ou du moins, c'est ce que tout le monde croiera. Car Jeff n'est pas mort, et il est bien décidé à se venger...
Bien plus encore que THE BLADE, FULL CONTACT est la quintessence du film nihiliste : pas d'amitié, pas d'amour, pas de respect. Rien que de la haine, de la trahison et de la violence, dans un monde où la rédemption est absolument impossible. Le film de Ringo Lam est un film coup de poing, excessif - tout comme les personnages qui le peuplent, de la folle qui bosse avec Simon Yam et passe son temps à se masturber à Chow Yun-fat lui-même. Les séquences d'action sont effrayantes, les victimes innocentes trop nombreuses, la cruauté incessante. Le début du duel entre Chow Yun-fat et Simon Yam est époustouflant, avec la caméra qui suit pratiquement toutes les balles tirées, et le groupe qui se désagrège un peu plus à chaque parole et à chaque coup de feu. Un film majeur, sans aucun doute, mais très sombre, oppréssant et sans issue. A voir absolument.